Chantier N° 39 : Augmenter l’offre culturelle et artistique de qualité offerte aux Algériens notamment celle émanant de la société civile, et démocratiser son accès

Ce chantier propose de lever les contraintes à la création culturelle et artistique, attirer des investissements privés et des initiatives entrepreneuriales dans le domaine de la culture et faire naitre une véritable industrie culturelle.

 

Libérer la création culturelle et artistique

  • Développer des incubateurs de créations artistiques au niveau des petites localités du pays, notamment dans les zones touristiques, montagneuses, les Hauts plateaux et le Grand Sud. Le développement artistique décentralisé pourra se structurer autour d’ « Incubateurs » ou de « Résidences » permettant à des artistes de se retrouver dans un lieu dédié exclusivement à la création artistique et culturelle. Les localités mettront à leur disposition un espace de création (salle ou atelier) ainsi que l’ensemble des conditions d’accueil et d’hébergement. Au terme de leur séjour, les artistes restitueront leur création sous forme de « performance » aux habitants de la localité qui les ont accueillis. Un contrat de convention devra lier les localités aux artistes aussi bien nationaux qu’étrangers.
  • L’acte de création artistique ne devra pas être pénalisé même s’il devait heurter les fondements de l’Etat et de la société algérienne.
  • Développer des incubateurs de créations artistiques au niveau des localités du pays permettant à des artistes nationaux et étrangers de se retrouver pour de courts séjours dans un lieu dédié exclusivement à la création. Un contrat de convention liera l’APC à l’artiste qui, en échange des moyens mis à sa disposition, restituera sa performance en priorité aux habitants de la localité.

 

Professionnaliser l’activité artistique par l’instauration d’un véritable statut social et fiscal de l’artiste

  • Instaurer un régime social et fiscal spécifiques aux artistes. Lorsque la création constitue une activité principale, l’artiste devra obligatoirement s’immatriculer en tant que tel auprès des organismes sociaux, déclarer ses revenus et s’acquitter de toutes les cotisations sociales et fiscales afférentes. Les artistes devront également bénéficier d’un régime d’assurabilité sociale identique à celui des autres professions sur le plan de l’assurance de la maladie, du chômage et de la vieillesse.
  • Ce statut doit tenir compte de la diversité et de la spécificité des métiers d’artistes :
    • Artistes : auteurs des arts plastiques et graphiques (plasticiens, photographes, graphistes, écrivains, auteurs et compositeurs de musique, auteurs d’œuvres audio-visuelles (cinéma, télévision) auteurs de contenus numériques, etc…
    • artisans : artisans d’art, modistes, céramistes, styliste, etc..

 

La formation aux métiers artistiques et culturels

  • Offrir une palette d’enseignements artistiques et formation aux techniques de création dans les établissements d’enseignement  général et professionnel
    • Relance du réseau des instituts des beaux-arts avec la mise en place d’équivalences entre les différents instituts sur le territoire
    • Au sein des universités, fournir des formations en LMD professionnels ayant des débouchés sur le marché du travail
      • intégrer la fonction publique nationale ou locale à l’issue de concours sélectifs comme les spécialistes du patrimoine (cadres des musées, conservateurs, archéologues, restaurateurs..) ou ceux de la médiation culturelle (guides, animateurs…)
      • métiers des entreprises du secteur privé (sociétés de production, agences de communication…)
    • Multiplier les formations aux métiers artistiques au sein des établissements de formation professionnelle dès le CEM avec un système d’accréditation internationale

 

Lever les contraintes au développement de l’entreprenariat culturel

  • Abroger tout texte, règlement ou loi donnant discrétion au Ministère de la Culture ou à toute autre autorité administrative nationale ou locale dans le domaine du développement culturel, artistique et du divertissement privé. Ceci concerne l’ouverture des salles de cinéma, salles de théâtre, salles de concerts, salles de projection, les activités d’arts plastiques, les espaces de divertissements etc… Dans tous ces domaines, un système déclaratif sera mis en place et des contrôles a posteriori de la réglementation seront la norme (ex. normes de sécurité des installations, normes d’incendie etc.) et s’appliquera a  la création d’entreprises à vocation culturelle ou de divertissement, sur le droit de propriété des espaces (salle de théâtre, salle de concert…), ainsi que sur le contenu des créations et des productions (normes et garde fous seront appliqués à posteriori).
  • Ouverture et libéralisation totale du champ audiovisuel avec la création d’instances de contrôle et de régulation du secteur.
  • Développer le tourisme culturel des territoires à travers une offre locale. Rendre attractif les territoires par la spécificité et la diversité de l’offre culturelle.

 

Complémentarité des modes de financements des secteurs artistiques et culturels  

  • Se doter d’organes de contrôle et de mécanismes de transparence dans la répartition des subventions et dans le financement des activités culturelles et artistiques.
  • Les subventions publiques devront faire l’objet d’une transparence totale dans leur mode de répartition.
    • Chaque aide, financière, locaux mis à disposition ou en nature, destinée au développement des activités culturelles et artistiques devra être obligatoirement publiée sur un site internet qui lui sera spécialement dédié et avec des informations détaillées sur le nom de l’artiste, de la troupe ou de l’association bénéficiaire.
    • Le nom de l’organisme public (Ministères, APW, APC, les établissements scolaires, les entreprises publiques…) qui octroie l’aide, le montant des financements et des subventions octroyés la nature des aides octroyées, la motivation de l’aide octroyée.
  • Mettre en place un système de financement des activités culturelles et artistiques basé sur une complémentarité des actions et des fonds publics et privés.
    • Les financements publics doivent s’orienter prioritairement et majoritairement vers les activités culturelles qui ne peuvent pas vivre sans subventions, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas assez rentables pour vivre de leur propre production, telles que les arts traditionnels, l’art contemporain, le théâtre, la musique classique algérienne et internationale…
    • Les fonds privés devront apporter leur contribution au développement culturel en s’orientant vers le financement de projets plus capitalistiques, mais aussi plus confidentiels, comme les premières productions cinématographiques de jeunes réalisateurs, la constitution de spectacles vivants, le développement d’activités de divertissements culturels…
  • Promouvoir le mécénat des particuliers, des entreprises et des fondations dans le financement des activités culturelles et artistiques, qu’il soit national ou étranger.
    • lever les contraintes administratives qui ne permettent pas aux individus et aux entreprises de participer au développement culturel
    • encourager le mécénat par une défiscalisation à la hauteur de la donation effectuée, notamment pour financer le rachat d’œuvres artistiques du patrimoine algérien à l’étranger ou les donations aux musées nationaux
    • Mise en place de fondations pour promouvoir l’art et la pratique culturelles