Chantier N° 34 : Redonner une cohérence et un équilibre au territoire en imprimant aux villes et agglomérations un processus de développement et de croissance en harmonie avec leur environnement

A l’horizon 2020, les implantations de populations et d’activités économiques commenceront à être significativement redistribuées dans le cadre d’une vision de développement de long terme en s’adaptant aux contraintes imposées par la nature physique du territoire, la prise en compte des risques naturels, les impératifs de défense stratégique, les attentes des citoyens en termes de qualité de vie et d’activités économiques pour favoriser une sortie accélérée de l’économie de rente qui suppose de créer suffisamment de richesses et d’activités diversifiées pour les habitants des villes et des territoires.

Ce nouvel aménagement du territoire passe par un double mouvement : d’une part, il faut réaliser le transfert du littoral vers l’Intérieur du pays d’une partie importante des activités économiques et de la population pour permettre le désengorgement du littoral surchargé et entravé dans son essor et un rééquilibrage en faveur des Hautes plaines et du Sud en léthargie économique au vu de leur potentiel; ce mouvement, annoncé depuis longtemps mais encore non amorcé doit s’appuyer sur une vision et des actions concrètes. D’autre part, il convient d’amorcer la décentralisation d’une partie des activités économiques et administratives, aujourd’hui excessivement concentrées dans les chefs-lieux administratifs, vers le reste des territoires afin d’assurer un développement plus homogène.

  • Renforcer la vocation tertiaire, touristique et universitaire des villes du littoral
    • Affirmation de la vocation tertiaire et universitaire des agglomérations du littoral
      • Création d’activités et d’emplois dans les services pour répondre aux besoins de la population (accroissement de la densité bancaire et financière, facilitation de l’installation de véritables sièges sociaux d’entreprises dans des zones de bureaux, installation de centres commerciaux et de grandes surfaces en attribuant des assiettes foncières importantes dans des zones facilement accessibles)
      • Installer des pôles universitaires importants sur des campus universitaires dotes de toutes les commodités et adossés à des techno parcs et à un tissu de pépinières d’entreprises et d’incubateurs à la périphérie des grandes villes et rénover les universités historiques des centre-ville pour en faire des moteurs de la dynamisation culturelle et commerciale de ces villes
      • Développer le tourisme d’affaires dans le Nord en installant des centres de congrès de niveau international
        • Transformer la SAFEX de la foire d’Alger en grande société organisatrice de congres et d’exposition en ouvrant son capital à des partenaires internationaux stratégiques
        • Confier à la SAFEX les centres de congrès et d’exposition de toutes les grandes villes du littoral avec une programmation annuelle d’évènements de taille internationale, nationale, régionale et locale dans toutes ces villes
        • Coordonner les activités de ces foires avec Air Algérie et les infrastructures hôtelières de ces villes
      • Aménager le littoral des villes en promenades ponctuées d’infrastructures d’hébergement et de loisirs (hôtels, restaurants, lieux de loisirs, parcs d’attraction).
      • Développer un tourisme culturel et mise en valeur de leur patrimoine (musées, cinémas, théâtres, festivals internationaux)
      • Favoriser le développement d’un réseau de maisons d’hôtes avec appui de structures pour leur aménagement en respectant le cachet de la ville, la formation du personnel, le développement de programmes de visites de sites et de quartiers, leur labellisation et leur promotion à l’international
    • Transférer les ports commerciaux des grandes villes et les remplacer par des ports de plaisance ou de transport de voyageurs
      • Les ports commerciaux et les activités liées sont actuellement considérablement entravés dans leur potentiel d’expansion du fait de leur localisation au sein des grandes villes
      • Conversion des ports existants à  l’intérieur des villes en ports de plaisance ou dédies au transport de voyageurs (cabotage) afin de faciliter le transport et de renforcer la vocation tertiaire de ces agglomérations
      • Transfert complet des activités commerciales actuellement à l’intérieur des grandes villes  (Oran, Alger, Bejaia, Skikda, Annaba) vers des ports en eaux profondes proches des capitales économiques régionales : Bellara pour Skikda et Annaba, et création de trois nouveaux ports à proximité d’Alger, d’Oran et de Bejaia
      • Mise en place de ports secs à proximité des agglomérations sur des nœuds de transport équipés de plateformes logistiques afin de gérer les flux logistiques générés par l’activité économique de ces grandes villes
      • Créer de vrais clusters dédiés au commerce international et aux activités tertiaires à proximité des ports mais aussi des clusters d’activité à proximité des aéroports (bureaux aménagés, douanes, agents, sièges des transporteurs maritimes et des compagnies aériennes, présence bancaire, guichets uniques administratifs) avec des centres universitaires et de formation professionnels dédiés a ces activités
      • Redéployer les zones industrielles hors des agglomérations urbaines
        • Nouvelles unités d’industrie lourdes et/ou polluantes seront installées en dehors des agglomérations, dans des zones industrielles plus adaptées
          • intégrées aux nouveaux ports commerciaux lorsque cela est nécessaire
          • dans l’intérieur du pays à proximité des centres de production énergétiques ou de production des ressources minières.
      • Une partie significative des unités d’industrie lourde existantes seront transférées vers ces zones à l’horizon 2020
      • Délocalisation des industries plus légères, de transformation et de la production des matériaux de construction vers des zones industrielles aménagées à bonne distance des agglomérations, dans des zones industrielles modernes, viabilisées, reliées aux réseaux de communication et proches d’infrastructures de transport
      • Mise en place d’un dispositif incitatif pour favoriser la transformation des entrepôts et usines désaffectées en zones d’activités tertiaires (bureaux, galeries marchandes ou marches couverts, galeries d’art) et des surfaces libérés en espaces verts et de loisirs, en parcs ou en plans d’eau
  • Le renforcement de l’attractivité des Hautes plaines auprès de la population algérienne en mobilisant les moyens nécessaires pour en faire le siège d’activités économiques importantes issues en priorité de la transformation des ressources naturelles locales
    • Création de zones dédiées à l’activité industrielle, notamment dans l’industrie lourde, les matériaux de construction ou les industries de transformation agro-alimentaires ou médicales, à proximité des ressources naturelles (énergie, carrières, forets, champs d’alpha, arboriculture) en accord avec la stratégie industrielle à mettre en place sur le territoire
    • Mettre en place des incitations pour créer des filières courtes d’exploitation des ressources locales, notamment dans la construction
      • Relancer l’utilisation du bois et de la pierre dans les constructions locales par le biais des normes d’urbanismes régionales plutôt que d’importer des matériaux inadaptés a la région (voir chantier 2 sur la rénovation du bâti)
      •  Favoriser les financements bancaires et de fonds d’investissements dans des entreprises d’exploitation forestière, de carrières de pierre ou de marbre et de sociétés d’artisanat du bâtiment
    • Développement de l’activité autour des bassins agro-pastoraux notamment via des réseaux de petites et moyennes entreprises et de micro entreprises ou de coopératives familiales (agro-alimentaire, vente des troupeaux, viande, textile, peaux, tapis, plantes médicinales, cosmétique, pharmaceutique)
    • Développement des activités artisanales ou semi-industrielle (travail de la pierre, du bois, des métaux, du verre, du textile) avec mise en place de pôles autour de spécialités locales (tapis, ferronnerie, mobilier)
    • Restituer leur dimension de marchés régionaux agricoles (agropastoral) ou d’activités artisanales en créant à leur périphérie des Bourses agricoles, des marchés agricoles et aux bestiaux et des zones commerciales aménagées (entrepôts, …)
    • Relancer les activités commerciales le long des axes transport en favorisant la mise en place de plates-formes logistiques a proximité des zones industrielles et des marches
    • Intensifier les opportunités d’échanges commerciaux légaux offerts par les pays maghrébins voisins (Maroc, Tunisie, Lybie) dans les villes frontalières en favorisant l’installation d’activités manufacturières productives destinées aux marchés limitrophes
    • Relancer les activités touristiques, notamment a destination des citoyens algériens, dans les hautes plaines et les montagnes environnantes
      • Mettre aux normes les infrastructures de tourisme thermal en confiant leur gestion a des sociétés spécialisées et la fourniture de soins de qualité
      •  Créer une société publique de développement d’infrastructures touristiques dans les montagnes qui sera chargée de développer des stations de tourisme de montagne en partenariat avec des partenaires internationaux
        • Cette société commencera par réhabiliter les sites existants (Chrea, Tala-Guilef, Tikdjda)
        • Elle pourra développer de nouveaux sites pilotes pour un tourisme vert
  • Concevoir un développement des villes et oasis du Sud avec le souci de préserver un art de vivre ancestral, la préservation d’un écosystème fragile tout en privilégiant les expertises et savoir-faire locaux
    • Sauvegarder une activité agricole, fonction première des oasis, en réhabilitant notamment les réseaux de foggaras
    • Sécurisation des activités pastorales à travers l’organisation de droits de passage sur les terres de parcours publiques et privées via une tarification incitative et l’aménagement des points d’eau
    • Préserver la propriété et la pérennité des troupeaux de chameaux et de chèvres et les terres de parcours comme une source d’activité économique et de revenus
    • Restituer leur dimension de sièges d’activités commerciales et de marchés régionaux agricoles (agropastoral) en créant à leur périphérie des marchés et zones commerciales (entrepôts, …) et en faire des lieux importants de tourisme
    • Mettre en place un mécanisme extrêmement incitatif pour que les activités commerciales se fassent par des sociétés légales dans les villes proches des frontières (El Oued, villes du Sud vers l’Afrique)
    • Développer un tourisme sélectif soutenable dans ces milieux très fragiles sur un plan écologique
      • Tourisme médical et de remise en forme compte tenu du climat très accueillant 8 mois sur douze et de la proximité de la demande européenne et moyen-orientale
      • Tourisme culturel et de découverte « vert » et sportif
      • MICE (Conférences, évènements et formations d’entreprises, secteur en plein essor) avec l’organisation d’excursions et d’activités culturelles et sportives  dans un cadre exceptionnel qui incitera les touristes à venir en famille
    • Mettre en place une politique volontariste pour maintenir un équilibre social aux localités fragiles du Sud, condition sine qua non à la préservation de l’identité de ces localités et autoriser les populations du Sud a accéder à la prospérité
      • Elargir la priorité de recrutement en faveur des populations locales au secteur privé et l’accompagner par un effort majeur en termes de formation professionnelle et continue, notamment dans les secteurs prioritaires (tourisme, préservation de l’environnement et conservation des ressources naturelles, agriculture et pastoralisme, activités commerciales et de trading)
      • Accompagner la priorité de recrutement dans le secteur public, notamment les activités d’extraction d’hydrocarbures par une formation professionnelle et continue dans les métiers
      • Installer des activités stratégiques du secteur des hydrocarbures et de l’énergie solaire dans le Sud
        • Transfert du siège de Sonatrach
        • Centres de recherche et développement pour les activités de recherche, d’extraction / forage, de transport dans le secteur des hydrocarbures et dans l’énergie solaire
        • Fabrication des équipements pointus d’extraction et de transport
      • Utiliser la commande publique dans le secteur des hydrocarbures pour faire émerger des champions locaux, régionaux et nationaux dans divers domaines
        • Exploitation des sites d’extraction (engineering et planification, préparation de sites, laboratoires de tests d’équipements, maintenance des équipements, activités de forages)
        • Construction et gestion des bases-vie (câblage intégré informatique-télécommunications, restauration et catering, transport routier et logistique, entrepôts, construction de bases-vie, hébergement, traitement des eaux usées, traitement des déchets, sécurité des biens et des personnes, gestion de magasins, de centres de loisirs, services médicaux)