Chantier N° 21 : Créer de plus grandes incitations à la recherche

  • Valoriser la recherche et créer de fortes incitations pour les universités et les chercheurs
    • Inclure des critères liés à la recherche dans l’évaluation de la performance des universités (ex : publications, brevets etc.) :
      • accorder un budget recherche indexé sur ces critères de performance ;
      • fixer des objectifs qualitatifs et quantitatifs et récompenser significativement les universités qui les atteignent (primes pour les laboratoires, moyens matériels, bourses de post-doctorat, de séjours de recherche à l’étranger, budget pour recevoir des chercheurs étrangers etc.) ;
  • Créer de fortes incitations à la recherche pour les chercheurs/enseignants :
    • introduire des critères de recherche pour l’évolution de carrière des enseignants, la recherche permettant d’accélérer l’ascension dans les échelons ;
    • Introduire des critères de performance dans la recherche pour le passage au grade de professeur des universités ;
    • Instaurer un système de primes individuelles et collectives indexées sur les performances en recherche ;
    • Financer totalement la participation à des colloques internationaux ayant une réputation mondiale et  des séjours de recherche dans les laboratoires d’universités prestigieuses pour les chercheurs et thésards performants ;
    • Permettre aux chercheurs algériens établis à étranger et ayant un haut niveau (critères de publications, de brevets etc.)
      1. d’enseigner en Algérie à temps partiel dans les écoles doctorales notamment
      2. de bénéficier de financement pour  des cotutelles de thèse en Algérie ou d’années sabbatiques de leurs institutions à  l’étranger pour enseigner et mener des projets de recherche en Algérie.
      3. Pour les  meilleurs chercheurs algériens établis à l’étranger, notamment dans les domaines technologiques clés pour l’Algérie, de se voir  accorder des chaires et d’avoir la possibilité de créer des laboratoires de recherche en Algérie (avec moyens financiers mis à leur service)
      4. Accorder une totale autonomie de dépenses des budgets recherche aux départements de recherche dans les domaines considérés comme prioritaires pour la stratégie nationale  de développement;
      5. Simplifier les procédures d’allocation de budgets de recherche, et permettre notamment aux laboratoires d’accéder aux devises étrangères.
  • Développer la coopération scientifique internationale, en priorité avec les grandes universités mondiales :
    • financer des séjours de recherche en Algérie pour des chercheurs étrangers de haut niveau ;
    • Insérer des chercheurs et équipes de recherche algériens dans des projets de recherche d’université étrangère et des projets internationaux ;
    • Encourager les cotutelles de thèse avec des professeurs étrangers ;
    • Financer des post-doc à l’étranger pour les meilleurs thésards.
  • Réorganiser la recherche afin de concentrer les moyens et créer des pôles de recherche d’envergure :
    • accorder une plus grande autonomie aux universités dans le choix des domaines de recherche, au delà de ceux identifiés dans le cadre de la stratégie industrielle ;
    • Concentrer les efforts de recherche (créer des pôles de recherche de taille significative, en évitant l’émiettement de l’effort de recherche sur tout le territoire ;
    • Concentrer les écoles doctorales avec une limite de deux écoles doctorales dans chaque discipline à l’échelon national) ;
    • Imposer une présence de chercheurs exerçant à l’étranger (Algériens et non Algériens) dans les conseils scientifiques des universités.
    • Orienter la recherche vers les besoins réels et en cohérence avec la stratégie de développement :
      1. impliquer les entreprises et cibler les domaines identifiés comme clé dans le développement de l’économie : créer des partenariats publics privés entre universités et entreprises pour des projets de recherche et d’innovation, notamment dans les domaines identifiés comme clés ;
      2. Développer des partenariats entre les centres de recherche nationaux et ceux des entreprises étrangères établies en Algérie. Rendre ces partenariats obligatoires pour les domaines technologiques stratégiques ;
      3. Accorder des subventions publiques  pour des projets de recherche dans le cadre de telles joint-ventures. Instaurer un crédit d’impôt recherche (défiscaliser le total des charges sur les ingénieurs de recherche employés dans le cadre de programme de recherche et d’innovation).
  • Développer les thèses en entreprises. Créer un statut de thèses de doctorat financées par les entreprises (avec allègement fiscaux)
  • Assurer un meilleur financement de l’innovation et créer les conditions de développement d’entreprises innovantes.
    • Définir un statut d’entreprise innovante (critères de recherche, comme la part des salaires des chercheurs, critère d’innovation du produit etc.)
    • Créer un équivalent SBIDA[1] (Small Business Innovation Development Act) et un SBIC[2](Small Business Investment Company)
      • Impliquer le capital-risque : créer le cadre légal pour le financement d’entreprises innovantes, avec une fiscalité avantageuse pour les capitaux « risqueurs » (quelle que soit leur nationalité)
    • Renforcer les moyens des incubateurs d’entreprises dans les pôles technologiques, notamment les moyens humains
    • Créer des fonds d’investissement technologiques régionaux qui auront une garantie de l’Etat et draineront une partie de l’épargne locale vers le financement d’entreprises innovantes (avec une fiscalité avantageuse pour les épargnants) :

[1] Créé en 1982 par le Small Business Innovation Development Act, le programme SBIR vise à soutenir l’innovation dans les PME/PMI (moins de 500 personnes) par le biais de subventions versées par dix grandes agences de recherche fédérales.

[2] Les Small Business Investment Companies ont été créées en 1958 par le Congrès Américain pour financer le démarrage ou la croissance des PME/PMI. Les SBIC sont des sociétés d’investissement privées à but lucratif offrant des participations en capital ou des prêts à long terme à des petites entreprises en phase de croissance (ayant une valeur nette inférieure à $18 millions et un bénéfice de moins de $6 millions).