Mesure N° 48 : Permettre aux banques commerciales d’accéder au marché monétaire devises afin de pouvoir offrir à leurs clients des instruments de couverture du risque de change

Objectif : Offrir des instruments de couverture contre le risque de change aux entreprises.

1. Description de la mesure :
La mesure consiste à permettre aux banques commerciales d’accéder au marché monétaire devise pour pouvoir proposer à leurs clients une cotation à terme du Dinar à travers des prêts-emprunts simultanés, afin de gérer le risque de change. Cela permettra également aux banques de gérer leur propre risque de change et pratiquer le cambisme sans l’insécurité de se trouver verrouillées en fin de journée dans une position longue ou courte.

2. Justificatif de la mesure et impact attendu :
Les importateurs et les exportateurs continuent de subir le risque de change (principalement sur l’euro et le dollar), du fait de l’absence d’instruments de couverture de change pour les opérations commerciales (swaps ou contrats à terme). Or, le risque de change n’est qu’imparfaitement atténué par les réajustements du cours du dinar par la Banque d’Algérie via son panier de devises.
Pour pouvoir proposer des instruments de couverture à terme, les banques commerciales ont impérativement besoin d’effectuer des opérations de prêts-emprunts sur le marche monétaire en devises afin de coter le dinar à terme sur le marché interbancaire des changes (le marché des changes international n’étant accessible qu’à la Banque d’Algérie).
Or, la réglementation actuelle n’autorise pas les banques commerciales à effectuer des prêts-emprunts en devises du fait de l’interdiction de l’accès au marché monétaire devises. De fait, seule la Banque d’Algérie peut concrètement effectuer des cotations à terme.
Il est donc impossible pour les banques commerciales de gérer le risque de change de leur client. Elles ne peuvent non plus gérer leur propre risque de change, notamment pour solder leurs positions sur des devises qui ne seraient pas accessibles pour des motifs de trésorerie, de temps ou de prix sur le marché interbancaire des changes, les obligeant ainsi à rester longs ou courts jusqu’à l’ouverture de la prochaine session. Pour éviter ce risque (de trésorerie et de change), les banques préfèrent ne pas prendre position sur ce marché autrement que pour les besoins du client. La mesure consiste donc à permettre aux banques commerciales d’accéder au marché monétaire devise pour pouvoir proposer à leurs clients une cotation à terme du Dinar.
L’impact attendu est la réduction des pertes de change que subissent tous les jours les importateurs et exportateurs en Algérie (pertes considérables rapportées aux 80 milliards de dollars annuels du commerce extérieur). Car, malheureusement, le risque qui a conduit à la fermeture des centaines de PME suite à la dévaluation brutale du dinar dans les années 90 demeure sans traitement.

3. Institutions en charge de la mise en œuvre : Banque d’Algérie..