Mesure N° 32 : Mettre en place les conditions de développement de l’offshoring, en mettant l’accent à court terme sur les centres d’appels

Objectif : créer des emplois qualifiés dans les services pour les universitaires algériens, notamment les ingénieurs et prendre des parts de marché à l’international dans le secteur de l’offshoring, notamment des donneurs d’ordre européens.

1. Description de la mesure :

 

(i)                          mettre en application le statut de sociétés d’édition de logiciels (la loi de2004) ;

(ii)                        lever la règle des 49/51 pour les sociétés étrangères voulant créer des filiales en Algérie dans le secteur ;

(iii)                      soutenir de manière multiforme les activités d’offshoring (accès aux avantages de l’ANDI et extension de ces avantages à la période d’exploitation en plus de la période de réalisation ; exonérations fiscales durant les 5 premières années d’activité (extension du dispositif ANSEJ); abattement sur les charges sociales des nouveaux salariés dans le cadre du DAIP ainsi que pour les salariés existants ; application du décret sur l’exonération de TVA des sociétés de logiciels ;

(iv)                      mettre à disposition des infrastructures d’hébergement au sein de zones d’affaires (bureaux avec plateformes adaptées, services aux entreprises, facilités de restauration, de transport et d’hôtellerie), à des loyers et des coûts télécom avantageux, afin de compenser le niveau défavorable des loyers en Algérie par rapport aux concurrents (qui offrent des loyers de 25 à 40% inférieurs), en commençant par le cyber parc de Sidi-Abdallah (et, dès qu’ils seront ouverts, dans les parcs d’Oran et de Annaba ;

(v)                        mettre en place un guichet unique au sein du cyber parc de Sidi Abdellah pour tous les services administratifs (et à terme dans les futures zones) ;

(vi)                      développer des offres bancaires adaptées à l’activité d’offshoring: mise en place d’un mécanisme de caution bancaire vis-à-vis des donneurs d’ordre étrangers garantissant le retour d’avance (cas des marchés de réception d’appels) ; domiciliation des contrats/factures (spécialement pour la réception d’avance) ;

(vii)                    faciliter l’exportation de services par des mesures complémentaires à  l’exonération de TVA du chiffre d’affaires réalisé en « exportation de service » et l’affranchissement d’IBS : facilitation de l’installation de bureaux de liaisons dans les pays partenaires ; extension de la domiciliation des frais de mission aux sociétés de moins de 30 salaries prospectant à l’étranger ; dérogations pour le rapatriement de dividendes ; extension des produits de l’ALGEX à l’exportation de services.

(viii)       développer au sein des cyber parcs, en commençant par Sidi Abdellah, d’une offre de services de télécommunications de standard international à des tarifs compétitifs afin de maintenir un coût de production horaire compétitif par rapport aux pays concurrents  (liaisons spécialisées locales, liaisons louées internationales (voix, data, trafic IP), etc.): remises supérieures aux 15% sur les liaisons louées nationales et 30% pour les liaisons louées internationales par rapport aux tarifs de détail fournies par Algérie Telecom ;  mise en place de SLAs sur les liaisons louées fournies conformes aux normes internationales (Garantie de Temps de Rétablissement de 4 heures – à réduire progressivement – taux de disponibilité de 0.04% en cours d’année) ; autorisation d’achat de minutes à l’international auprès des opérateurs algériens ou internationaux ; contrôle du conseil de la concurrence sur les pratiques de prix prédateurs (ventes au dessous des coûts) qui ont considérablement affaibli le secteur.

Les centres d’appels, notamment les entreprises existantes, seront soutenus par :

(ix)                      la suppression du cahier des charges de l’ARPT et leur retour au droit commercial commun ;

(x)                        le développement de cycles cours de formation qualifiante pour les activités de téléopérateurs et télévendeurs (contractualisation auprès d’organismes de formation spécialisés dans le domaine) ;

(xi)                      participation, via l’ALGEX, aux salons spécialisés (SECA – services et technologies, Cebit – technologies, SICCAM au Maroc, Vocalcom en Tunisie) ;

(xii)                     prise en charge d’une partie du coût de la labellisation ISO 9014. 

2. Justificatif de la mesure et impact attendu :

L’offshoring représente aujourd’hui un secteur important au Maroc, en Tunisie ou en Egypte, où des dizaines de milliers d’emplois qualifiés ont pu être créés grâce à des politiques volontaristes et cohérentes encourageant l’émergence du secteur et sa compétitivité internationale. L’Algérie dispose de nombreux avantages, aujourd’hui inexploités (des diplômés universitaires dans les filières techniques, un avantage linguistique sur les marchés francophone et arabophone, et un coût de la main-d’œuvre extrêmement compétitif).

L’adoption d’une série de mesures incitatives permettrait certainement à l’Algérie de créer plusieurs dizaines de milliers d’emplois en quelques années.

3. Institutions en charge de la mise en œuvre :

Ministère de la Poste et des TIC, ARPT, Ministère des finances, Ministère du commerce, Banque d’Algérie, Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Ministère de la formation professionnelle..