Entretien (version longue) de Raif Mokretar-Karroubi (membre NABNI)- La version courte est parue dans le cadre des publications ‘Nabni en toute Liberté » en partenariat avec le quotidien national Liberté.
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S’il est une réforme qui a fait l’objet d’un consensus c’est celle du système bancaire. Le retard de nos banques est plus critique dans un contexte de crise impliquant de relever simultanément deux défis : La consolidation de nos finances publiques et la relance de la production et des exportations hors-hydrocarbures.
Figure 1- Algérie-Principaux indicateurs sur le système Bancaire | ||
2014 | 2015 | |
Nombre agences bancaires | 1438 | 1469 |
Banques publiques | 1113 | 1123 |
Banques privées | 325 | 346 |
Nombre habitants par guichet | 25.630 | 25.660 |
Actifs bruts / PIB en % | 69,8 | 75,8 |
Crédits distribués en milliards DZD | 6502 | 7275 |
Dépôts | 9117 | 9200 |
Dépôts moins Crédits | 2615 | 1925 |
Réserves obligatoires à 12 % | 1094 | 1104 |
Source : Compilation R. Sekak. 2017 |
Le collectif NABNI a proposé 5 actions d’urgence pour entamer la réforme du système bancaire :
Réforme des banques publiques : Il s’agit de transformer les banques publiques en véritables banques au service du développement économique. Il faudra nettoyer et sortir des bilans des banques publiques les actifs qui ne correspondent pas à une exploitation commerciale normale, ainsi que les actifs non performants.
Confier la gestion de ces actifs à des entités (par type d’actif) spécifiquement mandatées avec des objectifs précis de gestion. L’objectif d’une telle décision est de créer une rupture dans la gouvernance et la gestion des banques publiques. Elle permettra également de remettre sur le marché des actifs non exploités et de sortir des bilans des banques des actifs susceptibles de rendre moins visibles les performances des nouveaux gestionnaires. Cette mesure préalable rendra possible la mise en œuvre des mesures relatives à la gouvernance et à l’ouverture du capital en bourse des banques.
Ouvrir la majorité du capital d’une banque publique à l’horizon 2018 (en partie par l’introduction en bourse, notamment pour améliorer la transparence).
Mettre en place des conseils d’administration constitués de compétences de niveau international. L’intervention de l’Etat actionnaire se limitera à la nomination d’administrateurs compétents et diligents et la mise en place de (vrais) contrats de performances et de lettres de mission explicitant les objectifs de l’Etat actionnaire. Le management aura une totale liberté de fixer la politique salariale et des incitations ainsi que des nouvelles règles de gestion.
Ouverture du secteur à plus d’acteurs bancaires et non bancaires afin de stimuler la concurrence et améliorer la pénétration des services bancaires : Réviser la pratique actuelle d’octroi d’agrément pour les banques et établissements financiers de façon à rendre les critères et le processus transparents. En tout état de cause, la singulière discrimination informelle empêchant l’implication du secteur privé algérien dans le secteur bancaire devrait être levée. Aussi, dans un objectif de transparence et de bonne gouvernance, l’ouverture du capital des banques privées, à capitaux algériens ou étrangers, en bourse devrait être encouragée. Par ailleurs, l’autorisation d’établissement financiers non bancaires qui servent de comptes dépôt permettra d’augmenter la couverture bancaire des citoyens. Enfin, en termes d’ouverture du secteur à de nouveaux acteurs et de nouveaux produits bancaires, il faudrait favoriser l’émergence de banques islamiques.
Stimuler le développement du réseau bancaire national et international. L’Algérie accuse un retard certain en termes d’implantation des banques et de développement des services bancaires. Il est nécessaire d’abolir l’autorisation formelle préalable instaurée par la Banque d’Algérie à la mise en service de toute nouvelle agence, en la remplaçant par une autorisation de fait, suivie de contrôles a posteriori, si la banque n’a pas reçu de réponse à sa requête dans un délai de 45 jours. Le gouvernement doit permettre et encourager le développement du réseau international des banques en commençant par assouplir la réglementation des changes relative à ce type d’expansion de réseau.
Autoriser la création d’établissements de paiements pour augmenter la bancarisation. Il s’agit d’établissements non bancaires mais qui jouent le rôle de simples banques et offrent des services de base aux citoyens (dépôt, retrait et virement) mais pas de prêts ni d’assurance. Ce type d’établissement est l’une des solutions au déficit de bancarisation de la population (autour de 50% en Algérie). Ila été adopté par plusieurs pays tels que la Jordanie et le Maroc. Cette solution permet également de mettre dans le circuit formel de l’argent -de petites bourses- qui ne l’est pas aujourd’hui.
Moderniser –enfin- l’infrastructure électronique bancaire et généraliser le paiement par cartes bancaires et le paiement en ligne; ce qui génèrera l’essor du commerce en ligne et des activités associées. Les progrès très modestes réalisés en la matière ces dernières années entravent le développement de pans entiers de notre économie. De plus, le paiement électronique est le meilleur remède contre le secteur informel et induit une réduction des déplacements. Il conviendra de reconnaitre légalement la signature électronique, de généraliser les cartes de paiement électroniques à très court terme et de rendre obligatoire l’acceptation de tels moyens de paiement à partir de montants bas.
A tous cela il faut rajouter:
– la stabilité des lois régissant la profession bancaire.
-Eviter la gestion des banques par des notes et circulaires émanent , d’une manière anarchique et irréfléchie , des différentes institutions de l’état.
– Aller progressivement et dans un délais ne dépassant pas deux ans vers l’open Market de la devise.
Il faut aussi creer un organisme d’assurance de depots comme la FDIC au USA, FSCS au UK, ou le Fonds de Garantie des Dépôts en France.
Pour en savoir plus: https://en.wikipedia.org/wiki/Deposit_insurance (en Anglais)
Il faudrait abolir le principe de « banque centrale », et aller vers un véritable capitalisme.
Il n’y a pas plus insupportable que ce principe communiste selon lequel la valeur de l’argent est soumise à des humeurs politiques.
En gros tous les soit disant « experts » veulent faire intégrrer l’Algérie au système Rothschid, car c’est de cela qu’il s’agît, lorsqu’on parle de réformes bancaires cela veut toujours dire se rendre esclave de la Riba, on n’est pas sorti de l’aubgerge, le peuple veut s’émanciper de toute tutelle, vous le comprenez ça???